dimanche 15 octobre 2017

Le camp des autres, Thomas Vinau. #MRL17



Le camp des autres, Thomas Vinau. #MRL17

Nombre de pages : 194.
Editeur : Alma Editeur.

Langue : Français.

"Un roman éblouissant sur la liberté de l'enfance, la nature et l'insoumission. Ou comment Gaspard, l'enfant de la forêt rencontre les personnages légendaires de la Caravane à Pépère qui défraya la chronique au début du XXe siècle. 
Gaspard fuit dans la forêt. Il est accompagné d'un chien. Il a peur, il a froid, il a faim, il court, trébuche, se cache, il est blessé. Un homme le recueille. L'enfant s'en méfie : ce Jean-le-blanc est-ce un sorcier, un contrebandier, un timbré ? Une bande de saltimbanques surgit un beau matin. Ils apportent douze vipères pour que Jean-le-blanc en fasse des potions. L'enfant décidera, plus tard, de s'enfuir avec eux.
Cette aventure s'inspire d'un fait historique. En 1907, Georges Clémenceau crée les Brigades du Tigre pour en finir avec " ces hordes de pillards, de voleurs et même d'assassins, qui sont la terreur de nos campagnes ". Au mois de juin, la toute nouvelle police arrête une soixantaine de voleurs, bohémiens, trimardeurs et déserteurs réunis sous la bannière d'un certain Capello qui terrorisait et pillait la population en se faisant appeler la Caravane à Pépère. La démonstration de force de Clémenceau aboutira au final deux mois plus tard à de petites condamnations pour les menus larcins de cette confrérie errante de bras cassés.
" Je l'ai gardée au chaud cette histoire qui poussait, qui grimpait en nœuds de ronces dans mon ventre en reliant, sans que j'y pense, mes rêves les plus sauvages venus de l'enfance et le muscle de mon indignation. Alors j'ai voulu écrire la ruade, le refus, le recours aux forêts ", explique Thomas Vinau à propos ce quatrième roman puissant, urgent, minéral, mûri trois ans durant."


Hello, je vous retrouve aujourd’hui pour…

Non.

On stoppe tout.

Ce n’est pas moi qui vous retrouve aujourd’hui, non. C’est Gaspard, mon héros. LE héros. Bon, franchement, je vais lui souffler quelques phrases, mais sinon il a quartier libre, il peut dire ce qu’il veut!

Salut, c’est Gaspard, toujours accompagné de mon bâtard. Mon chien, c’est moins familier apparemment. Bon, Gaspard et le chien, qui vous salue aussi, mais dans sa langue à lui!

Je crois que je dois me présenter, alors euh.. Je m’appelle Gaspard, j’ai.. Vous voulez sérieusement connaître mon âge ? Franchement, on s’en fou. J’avais un père bon à rien, sauf à coller des patates, connaissant seulement la haine. J’avais un père débile, qui ne m’aimait pas. J’avais un père, mais j’ai tout plaqué. Me rappeler de tout ça me fout encore des frissons, j’ai eu du mal à fermer les yeux les jours suivants, mais j’ai continué. Tout comme mon créateur, tout comme l’auteur, j’ai continué à rêver. Et Priscilla me souffle de vous dire que je suis quelqu’un de courageux, mais je crois pas. J’ai juste le goût de la liberté, comme tout le monde, non ?

Enfin, je suis parti, et j’ai passé quelques jours en forêt, seul, avec mon bâtard, mon fidèle bâtard que j’aime plus que tout. Auquel je tiens. On a eu beaucoup de mal, j’peux vous l’assurer, mais on s’en est sorti. On a pas baissé les bras, on a rien lâché. Mon fidèle a même attaquer un vieux loup.
Malheureusement sans ressource c’est compliqué. J’ai fini par me laisser aller. Jean-Le-Blanc m’a trouvé et m’a ramené “chez lui”. C’est qui ? Je sais toujours pas vraiment. Il a plusieurs étiquettes. J’avais peur de lui au début, j’pensais que c’était  un sorcier. Ou un contrebandier. Ou un professeur. Un taré. J’avais peur de lui, parce que je me méfie de tout le monde, sauf de mon bâtard. Mais c’est un gars bien, c’est un gentil sorcier, qui a les pieds sur Terre. C’est un sorcier qui ne s’emporte pas, qui pense à tout. Qui a du caractère aussi. J’ai voulu partir à un moment, il l’a su mais n’a rien dit. Un père de substitution, le père que je n’ai jamais eu. Il vit dans une bulle de passion, et si j’avais voulu partir encore une fois, il ne m’aurait pas retenu.

C’est grâce à lui que j’ai rencontré les autres. Le camp des autres. Ceux de la Caravane à Pépère. Capello, le “chef”, Sarah, Fata’, Zo’. Le Camp des autres. Le général, l’anarchiste, le gitan, le déserteur. La famille, légion et mère des sans-légions et des sans-mères. Les autres, le camp de ceux dont on ne veut pas. Le camp des nuisibles, des renards, des furets, des serpents, des hérissons. Le camp de la forêt. Le camp de la route et des chemins aussi. De ceux qui vivent sur les chemins. De la trime et de la cloche. Des romanichels et des bohémiens. Ceux qui parlent aux bêtes et aux nuits. Ceux qui n'ont pas peur de la lune. Ceux qui dresse l'indressable et apprivoisent l'inapprivoisable. Ceux qui connaissent la langue des fantômes. Le secret des plantes et des champignons. Les chants païens et antiques. Les proscris aussi. Les fuyards. Les insoumis. Les orphelins. Je fais parti de cette famille.
Je les ai suivi. Evidemment, je suis bien trop curieux pour ne pas chercher à découvrir ce que les autres faisaient, pendant que Jean-Le-Blanc restait dans son coin de fôret. J’ai suivi et j’ai découvert le monde. Le monde de la forêt. Le monde des autres, celui auquel je n’avais pas accès avant. La liberté. L’accueil chaleureux. Loin des clichés du père, qui racontait vraiment des conneries. Je vous laisse découvrir mon aventure.

Mon créateur, mon auteur, a su donner l’envie de partir en forêt, en balade, ou pour y vivre. C’est un livre à lire en ce moment, en Automne. Venez me rejoindre.
Mon créateur, mon auteur, a su donner l’envie de lire ses oeuvres, grâce à sa plume. Fluide, poétique, douce. (c’est moi qui a soufflé ça, ndlr.)

Je grandis, mais je n’oublie pas. Pensée à tous les autres, montrés du doigt par ceux qui se sentent supérieurs, caractérisés par des clichés idiots, qu’ont besoin d’inventer les bourgeois pour faire grandir la peur dans le monde. 1906 - 2017, et pourtant toujours les mêmes clichés.



QUELQUES CITATIONS :

"Si nous marchons ensemble, nous sommes assez de rats pour conquérir cette terre de damnés."


"Ne te laisse jamais enfermer petit. Si quelqu'un par un beau jour te dit que tu ne vaux rien dis-toi qu'il te veut à son service et quand tu le croiras tu seras son esclave. Tu sais ce que nous avons tous en commun ? Nous sommes des fuyards debout. C'est le Non qui nous tient. Ne renonce jamais à refuser. Et dis-toi que personne n'est mauvais par nature, c'est du foin de vache à salon. Tu sais pourquoi Sarah est belle ? Parce qu'elle est libre. Et sais-tu pourquoi elle est libre ? Parce qu'elle a tranché la gorge de celui qui lui avait coupé les ailes. Ni plus ni moins. Sinon elle serait déjà morte, laminée par des moins que bête, à se panser le coeur d'opium au fin fond d'un bordel."


"Donc, il y a des gentils qui sont méchants et des méchants qui sont gentils, la vie est une coquine confuse qui se cache dans les gris."


"La forêt est une langue, une science et une oeuvre d'art. Tout peut te sauver ou t'achever. Ici il n'y a pas de maître."



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